Téléphone mobile et risques de cancer : état des connaissances
INCa Institut National du Cancer – 27/07/2011 10:28:11
La fiche repère « Téléphone mobile et risques de cancer » publiée par l’INCa vient d’être mise à jour. Elle prend en compte la récente classification par le CIRC des ondes électromagnétiques émettant dans le champ des radiofréquences y compris ceux émis par les téléphones portables et sans fil, dans le groupe 2B, c’est-à-dire « peut-être cancérigènes pour l’homme ».
CE QUE L’ON SAIT
1.1 Champs électromagnétiques dans notre environnement et technologie de la téléphonie mobile Les champs électromagnétiques (CEM) sont des rayonnements non ionisants dont la fréquence se situe entre 0 et 300 GHz.
Dans cet intervalle, on différencie trois types de champs : les champs statiques, les champs d’extrêmement basse fréquence, les radiofréquences. Les téléphones mobiles communiquent sur les radiofréquences (RF).
La puissance d’émission des téléphones mobiles (GSM), nettement inférieure à celle d’une station de base, est limitée au maximum à 2W(250 mWen valeur moyenne) pour le GSM 900, 1 W (125 mW en valeur moyenne) pour le GSM 1 800 et 250 mW pour le système UMTS.
Le téléphone transforme la voix en champs RF qui se propagent jusqu’à une antenne-relais (station de base) couvrant une portion de territoire (cellule). Un total d’environ 70 000 stations de base en France permet de couvrir l’ensemble du territoire pour les 3 opérateurs de téléphonie mobile (Bouygues Telecom, Orange et SFR) et pour les réseaux existants (GMS et UMTS). Un quatrième opérateur (FreeMobile) a obtenu une licence début 2010.
Le déplacement de l’utilisateur provoque la prise de relais successifs par plusieurs stations de base. La puissance d’émission est régulée en fonction de la distance à l’antenne relais.
Lors de la connexion, la puissance émise est ajustée à un niveau élevé permettant d’avoir une communication immédiate optimale, puis se stabilise à un niveau minimum. C’est donc lors de l’utilisation d’un mobile en situation de déplacement que l’exposition aux RF est la plus élevée ou bien lors d’une conversation dans un lieu de mauvaise réception qui astreint l’antenne-relais et le mobile à rester à des niveaux de puissance élevés. Il est à noter que pour les systèmes UMTS, correspondant aux technologies les plus récentes, la régulation de la puissance commence avant la communication et le contrôle de puissance permet des ajustements très rapides jusqu’à 1 500 fois par seconde.
Toutefois, mis à part les signaux sporadiques utilisés pour garder le contact avec les stations de base les plus proches, le téléphone mobile ne transmet de l’énergie RF que lors des communications, alors que les stations de base transmettent continuellement des signaux avec une puissance pouvant aller de quelques watts à plus de 100 watts selon la taille de la cellule qu’elles desservent. Cependant, le téléphone n’étant qu’à quelques millimètres de l’oreille, la puissance absorbée par l’organisme lors d’une conversation est beaucoup plus importante que celle due à une station de base, même la plus puissante.
1.2 Impact sanitaire : des difficultés méthodologiques et des résultats débattus L’impact sur la santé des champs électromagnétiques présents dans l’environnement et en milieu professionnel est controversé et les risques potentiels de cancers induits par les téléphones mobiles font l’objet de nombreuses études dont certains résultats sont exposés ci-dessous.
Les champs électromagnétiques d’extrêmement basse fréquence (0 à 300 Hz) ont été classés en 2002 par le CIRC comme «peut-être cancérogènes pour l’homme » (groupe 2 B) sur le fondement d’arguments épidémiologiques relatifs au nombre de leucémies aiguës chez l’enfant.
Plus récemment, les radiofréquences, utilisées pour la téléphonie mobile et sans fil ont également été classées en mai 2011 par le CIRC comme « peut-être cancérogenes pour l’homme » (groupe 2 B) sur la base d’une augmentation de risque de gliomes (tumeurs cérébrales) et de neurinomes de l’acoustique associé à l’utilisation de téléphone sans fil. Le lien entre exposition au téléphone mobile et tumeurs cérébrales est faible (car il ne s’appuie que sur des études épidémiologiques suggérant des excès de risques),mais a été considéré comme crédible.
Les champs RF pénètrent dans les tissus exposés à une profondeur qui dépend de la fréquence, jusqu’à un centimètre pour celles utilisées par les téléphones mobiles. L’énergie est absorbée par l’organisme et produit de la chaleur qui est normalement dispersée par les mécanismes normaux de thermorégulation du corps. Il est clairement établi que tous les effets prouvés de l’exposition aux radios fréquences sont en relation avec cet échauffement. Si l’énergie des RF peut agir sur les tissus de l’organisme à des niveaux trop faibles pour provoquer un échauffement significatif, aucune étude n’a mis en évidence d’effets indésirables pour des expositions situées en dessous des valeurs limites d’exposition fixées par les recommandations internationales.
L’ensemble des études actuelles portant sur les champs électromagnétiques (basses fréquences ou radiofréquences) et les tumeurs cérébrales montrent des résultats souvent divergents et l’absence d’élévation majeure du risque. Cependant, les difficultés méthodologiques liées au manque de mesures individuelles des expositions, et le manque de recul sur certaines expositions (téléphones mobiles notamment) ne permettent pas de conclusion définitive…
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