Au milieu d’une avalanche de catastrophes sur la planète, des inondations en Allemagne et en Chine, aux incendies monstres en Europe et en Amérique du Nord, en passant par les températures délirantes au Canada, les experts climat de l’ONU (Giec) dévoilent ce lundi 9 août à 10h leurs nouvelles évaluations et prévisions concernant la hausse de la température mondiale, l’augmentation du niveau des océans ou encore l’intensification des événements extrêmes.
Après deux semaines de réunion à huis clos et en virtuel, 195 pays ont approuvé vendredi cette première évaluation complète du Giec depuis sept ans, dont le “résumé pour les décideurs” a été négocié ligne par ligne et mot par mot.
“Nous nous rapprochons dangereusement du moment où ce sera trop tard”
Le rapport des scientifiques s’annonce comme “l’avertissement le plus sévère jamais lancé sur le fait que le comportement humain accélère de manière alarmante le réchauffement de la planète”, a déclaré le président de la COP26 Alok Sharma dans une interview au journal The Observer, édition dominicale du Guardian, insistant sur le caractère décisif de la grande conférence climat prévue en novembre à Glasgow.
“Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre deux ans, cinq ans, 10 ans”, a-t-il poursuivi, estimant qu’il est encore temps, mais “nous nous rapprochons dangereusement du moment” où ce sera trop tard.
Le rapport du Giec “va être un signal d’alarme pour tous ceux qui n’ont pas encore compris pourquoi la prochaine décennie doit être absolument décisive en termes d’action pour le climat”, insiste Alok Sharma, qui ajoute que “nous allons également comprendre très clairement que l’activité humaine est à l’origine du changement climatique à un rythme alarmant”.
Un échec de la COP26 serait “catastrophique, il n’y a pas d’autre mot”, estime le Britannique, qui souligne que “l’année dernière a été la plus chaude jamais enregistrée, la dernière décennie a été la plus chaude jamais enregistrée”.
“Chaque jour, on verra un nouveau record enregistré d’une manière ou d’une autre”
Les conséquences du réchauffement climatique sont déjà évidentes, a-t-il poursuivi citant les inondations en Europe et en Chine, “les incendies de forêt, les températures record que nous avons vues en Amérique du Nord”. “Chaque jour, on verra un nouveau record enregistré d’une manière ou d’une autre dans le monde”, a-t-il ajouté.
Le ministre britannique a néanmoins défendu le projet controversé du Royaume-Uni d’autoriser de nouvelles explorations de gisements de gaz et de pétrole, alors que l’Agence internationale de l’énergie a averti en mai que le monde devrait renoncer dès à présent à tout nouveau projet pétrolier ou gazier s’il veut encore pouvoir limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Ces projets devront se soumettre à l’engagement du Royaume-Uni inscrit dans la loi d’atteindre la neutralité carbone en 2050, a assuré Alok Sharma.
Épinglé dans la presse britannique pour s’être rendu dans 30 pays en sept mois, certains classés en rouge par le Royaume-Uni en raison de leur situation sanitaire due au coronavirus, Alok Sharma a insisté sur le caractère essentiel et décisif des rencontres en personne dans de telles négociations.
La responsable climat de l’ONU, Patricia Espinosa, avait elle aussi insisté lors de l’ouverture de la session du Giec fin juillet sur la nécessité d’agir vite. “La réalité est que nous ne sommes pas en bonne voie pour respecter l’objectif de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement à +1,5°C d’ici la fin du siècle. En fait, nous sommes sur le chemin opposé, nous nous dirigeons vers plus de +3°C. Nous devons changer de direction de façon urgente avant qu’il ne soit trop tard”, avait-t-elle martelé.
Article reporté depuis https://www.huffingtonpost.fr/entry/rapport-giec-climat-avertissement-plus-severe-jamais-lance-president-cop26_fr_61103d82e4b0e28b31e2cc23
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