Pollution électromagnétique et effets des CEM au Quebéc

Les compteurs d’Hydro-Québec nouvelle génération dans le collimateur des collectifs anti ondes

c’est 3,8 millions de compteurs de nouvelle génération seront implantés à l’ensemble du Québec dès 2012 et ce jusqu’en 2017. Si la raison avancée par Hydro touche avant tout à la question de l’efficacité énergétique, la technologie utilisée par ces compteurs intelligents (CI) soulève la controverse et la crainte.

Des questions d’ordre sanitaire avant tout ?

Si cette décision est d’ordre économique, elle ne considère aucun élément d’ordre sanitaire ou environnemental, ce que déplore l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA): «C’est clair qu’on a des préoccupations sur les micro-ondes et les champs électromagnétiques», confirme son président André Belisle. L’AQLPA demande qu’Hydro-Québec attende que le Code de sécurité 6 soit révisé avant d’investir  plusieurs millions de dollars et en ne négligeant pas l’impact possible sur la santé humaine, ce qui suppose un moratoire.»

Vers un moratoire sur l’installation des nouveaux compteurs

Des citoyens préoccupés par les effets à long terme des champs électromagnétiques (CEM) et des micro-ondes sur la santé publique, ont fondé la Coalition québécoise de lutte contre la pollution électromagnétique (CQLPE) en octobre dernier. Peu de temps après, cette coalition a lancé une pétition qui a été déposée à l’Assemblée nationale le 3 novembre dernier par le député de Québec Solidaire, Amir Khadir. Cette pétition demande un moratoire sur l’installation des CI.  «Hydro-Québec est en attente de l’approbation de la Régie de l’énergie, mais les compteurs intelligents sont déjà commandés», souligne José Lévesque, un des initiateurs de la CQLPE. Et c’est sans compter l’inquiétude grandissante de coalitions de citoyens, outre-Atlantique et chez notre voisin du sud, qui dénoncent ce genre de technologie  «intelligente» comme intrusive dans la vie privée et potentiellement «piratable», ébranlant ainsi les libertés individiduelles.

Une position médicale remise en question sur les effets des CEM

Interrogée sur les effets des CEM et des radiofréquences (RF) émis par les futurs CI sur la santé publique, la porte-parole d’Hydro-Québec s’est voulue rassurante: «L’ensemble des compteurs sont soumis aux normes et règlements émis par Santé Canada. Les émissions de RF sont 23000 fois inférieures aux normes inscrites au Code 6. Les CI sont sécuritaires et aucun lien de causalité entre les CEM, les micro-ondes et d’éventuels problèmes de santé n’a été établi.» Mme Chabot ajoute qu’Hydro-Québec se base sur les recommandations de son médecin-conseil à la Direction de la santé et sécurité, le docteur Michel Plante. Pour François Therrien, porte-parole du collectif SEMO – Sauvons nos Enfants des Micro-Ondes, le Dr Plante est un «négationniste» sur la question des CEM: «C’est à cause de lui qu’il n’y a pas de débat sur ce sujet au Québec. Il faut savoir que ce « médecin mercenaire » est engagé par les compagnies de télécommunications sans fil à titre de « consultant médical’ lors d’assemblées publiques sur l’implantation d’antennes-relais cellulaires.» Pour M. Therrien, Hydro-Québec avance que les CI n’émettent des micro-ondes que six fois par jour, pour une durée totale de quelques secondes. «Or des relevés effectués par Stéphane Belainsky de la compagnie 3E ont plutôt révélé que les CI testés pouvaient émettre jusqu’à 4000 fois par jour, révèle le fondateur du SEMO. Hydro-Québec ne dit pas toute la vérité sur les CI.» Pour lui, la société d’État se réfugie derrière le Code 6 de Santé Canada, et nie la réalité des électro-sensibles, les considérant comme non crédibles. Pourtant de plus en plus de scientifiques et de médecins montent au créneau, comme le Dr Dominique Belpomme en France. De plus, l’organisation non gouvernementale Next-Up a dénoncé le conflit d’intérêt potentiel et la partialité de certains hauts fonctionnaires de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), comme ce fut le cas pour le Dr Michael Repacholi, à la tête de programmes relatifs aux CEM à l’OMS qui établit les lignes directives reprises par Santé Canada. L’homme était connu pour être consultant rémunéré et porte-parole de compagnies responsables de générer de l’électrosmog. Il aurait aussi participé à l’élaboration du Code de sécurité 6, selon la professeur Magda Havas de l’Université Trent en Ontario.

Le ministère de la Santé n’a aucune position

Interrogé sur les effets possibles des CEM et des micro-ondes diffusés par les compteurs nouvelle génération sur la santé, Stéphane Dupont, chef d’équipe en santé environnementale à la Direction de santé publique (DSP) des Laurentides a admis n’avoir reçu aucune directive émanant du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS): «Vous êtes les premiers à nous poser la question. Le MSSS devrait travailler sur une position commune pour harmoniser le discours dans toutes les DSP.» Hydro-Québec va-t-elle implanter de force ses futurs compteurs dans chaque foyer québécois? «On va changer tous les compteurs – qui sont d’ailleurs la propriété d’Hydro-Québec, d’ici 2017», a simplement répondu sa porte-parole Danielle Chabot. Sur la base du principe de précaution, son entreprise est-elle prête à signer une décharge garantissant que ses compteurs sont sans effets sur la santé? «Nous nous référons au Code de sécurité 6, a-t-elle répondu. C’est à Santé Canada de signer ce genre de document comme quoi c’est sans danger.»

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