Rappel de l’emission mauvaises ondes du 18 mai prochain sur France 3 !

Fiche programme : MAUVAISES ONDES

MAUVAISES ONDES 

Réalisation : Sophie Le Gall.

Date : 18/05/2011
Horaire : 20H36 – 21H55
Durée : 78 mn

Elles sont inodores et invisibles, pourtant les ondes électromagnétiques sont partout. Micro-ondes, wifi, téléphones mobiles… les technologies sans fil ont envahi notre quotidien. Jamais dans l’histoire de l’humanité, une industrie ne s’était déployée aussi vite. En France, 64 millions de téléphones portables sont en activité, utilisés par des adultes, mais aussi des adolescents ou même des enfants. Cette nouvelle mobilité, malgré ses aspects pratiques, s’appuie sur une technologie, les micro-ondes que de plus en plus de chercheurs.


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Les ondes des mobiles fatales pour nos abeilles

La pollution électromagnétique serait l’une des causes de l’effondrement de la population d’abeilles

Encore un article démontrant les causes des effets de la pollution électromagnétiques ! Bonne lecture…

La pollution électromagnétique serait l’une des causes de l’effondrement de la population d’abeilles dans le monde, c’est ce que vient de confirmer une nouvelle étude réalisée par le biologiste Daniel Favre, en Lausanne (Suisse).

On le sait depuis longtemps, le maintien des colonies d’abeilles domestiques a des implications importantes sur notre écosystème. Dans son étude, le scientifique a analysé les effets des ondes électromagnétiques provenant des téléphones mobiles sur le comportement des abeilles.

Les téléphones mobiles ont été placés à proximité immédiate des abeilles et les sons produits par les abeilles ont été enregistrés et analysés. Les recherches ont montré que le signal des téléphones cellulaires trouble le comportement des abeilles. Plus de 83 expériences près des ruches ont donné les mêmes effets !

Les résultats obtenus, sous la forme d’audiogrammes et des spectrogrammes de ces différents sons, ont révélé que les radiations des téléphones mobiles ont un impact considérable sur le comportement des abeilles, notamment en induisant des signaux d’alarme émis par les abeilles ouvrières. Ces sons de l’abeille ouvrière annoncent soit la préparation à l’essaimage, soit sont le reflet de grandes perturbations d’une colonie d’abeilles.

En fait, le bruit produit par les abeilles augmente plus de 10 fois, à chaque fois qu’un téléphone émet ou reçoit un appel. A l’inverse, le bruit diminue et revient à un niveau normal dès lors que le téléphone est éteint ou demeure en veille.

« Lorsque le téléphone sonne, le bruit des abeilles augmente considérablement et cela donne le signal du départ de la ruche » a expliqué le Dr. Favre. « Souvent, elles sont si confuses qu’elles volent vers  »leur mort » … la technologie de la téléphonie mobile pourrait s’avérer fatale pour nos abeilles … l’étude le prouve…« .

Il est écrit dans le document de référence (1) : « Récemment, une étude a suggéré que les téléphones cellulaires et les tours de téléphonie mobile implantées à proximité des ruches d’abeilles interféraient dans leur orientation. Il a été constaté dans une expérience, que lorsque que le téléphone mobile était maintenu à proximité d’une ruche, cela avait entraîné l’effondrement de la colonie dans les 5 à 10 jours, avec des ouvrières incapables de rentrer chez elles, laissant seules les ruches avec des reines, des oeufs et des abeilles encore immatures (Sahib Pattazhy 2009 ). »

Aussi, pour minimiser les dommages causés aux abeilles, il a été décidé dans la présente expérience de limiter leur exposition aux communications de téléphone mobile à un maximum de 20 heures.

Cette étude peut grandement contribuer à élucider les causes des mystérieuses disparitions des colonies d’abeilles dans le monde. En effet, mis à part les varroas (acariens), les virus, les bactéries (qui sont des causes biologiques), ou encore les pesticides (reflétant les causes anthropiques), il reste que plus de la moitié des causes de disparition d’abeilles dans l’hémisphère nord ne sont pas élucidées à ce jour. En effet, il a été observé que dans plus de 60% des cas, les abeilles quittent la ruche durant l’hiver, à un moment où elles n’ont aucune chance de survivre dans la nature. [MAJ – 12/05/2011 – 20h20 ]

(1) Le détail de l’expérience est disponible >>>> ici (en anglais)

Mobile phone-induced honeybee worker piping

The worldwide maintenance of the honeybee has major ecological, economic, and political implications. In the present study, electromagnetic waves originating from mobile phones were tested for potential effects on honeybee behavior. Mobile phone handsets were placed in the close vicinity of honeybees. The sound made by the bees was recorded and analyzed. The audiograms and spectrograms revealed that active mobile phone handsets have a dramatic impact on the behavior of the bees, namely by inducing the worker piping signal. In natural conditions, worker piping either announces the swarming process of the bee colony or is a signal of a disturbed bee colony.

(1) Details of study is available >>>> here (english version)


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Les ondes de la téléphonie mobile perturbent le comportement des abeilles

Les téléphones mobiles ont un impact considérable sur le comportement des abeilles 

Une nouvelle étude vient confirmer que la pollution électromagnétique peut, comme la pollution chimique, être à l’origine de l’effondrement du nombre d’abeilles observé dans le monde.

Le maintien des colonies d’abeilles domestiques a des implications écologiques, économiques et politiques dans le monde entier. Dans son étude scientifique, le Dr.

Daniel Favre, biologiste et membre du comité de l’ARA, a analysé les effets des ondes électromagnétiques provenant des téléphones mobiles sur le comportement des abeilles. Les téléphones mobiles ont été placés à proximité immédiate des abeilles et les sons produits par les abeilles ont été enregistrés et analysés.

Ces analyses ont révélé que les radiations des téléphones mobiles ont un impact considérable sur le comportement des abeilles, notamment en induisant des signaux d’alarme émis par les abeilles ouvrières. Ces sons de l’abeille ouvrière annoncent soit la préparation à l’essaimage, soit sont le reflet de grandes perturbations d’une colonie d’abeilles.

Cette étude peut grandement contribuer à élucider les causes des mystérieuses disparitions des colonies d’abeilles dans le monde. En effet, mis à part les varroas (acariens), les virus, les bactéries (qui sont des causes biologiques), ou encore les pesticides (reflétant les causes anthropiques), il reste que plus de la moitié des causes de disparition d’abeilles dans l’hémisphère nord ne sont pas élucidées à ce jour. En effet, il a été observé que dans plus de 60% des cas, les abeilles quittent la ruche durant l’hiver, à un moment où elles n’ont aucune chance de survivre dans la nature.

Texte original (PDF – 2.1 Mo)

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Téléphone wifi micro-ondes – sont-ils dangereux?

Ondes de téléphone,wifi, micro-ondes

http://www.wat.tv/video/telephone-wifi-micro-ondes-2dnkp_2eyr9_.html

Ce petit programme de TV trouvé reste d’actualité. Et nous voyons que les reportages se font aussi dans les télévisions locales. Le sujet intéresse tout le monde. Cliquez sur le lien et la diffusion se fera via l’ouverture d’une autre page.

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L’arrivée du WiGig en remplacement du WIFI

Le WiGig veut se transformer en standard du très haut débit sans fil

La Wi-Fi Alliance et la Wireless Gigabit Alliance veulent faire de la technologie sans fil WiGig un nouveau standard Wi-Fi. Exploitant la bande des 60 GHz, elle offrira une vitesse de transfert de 7 Gbps

Le Wi-Fi passe à la vitesse supérieure. La Wi-Fi Alliance et la Wireless Gigabit Alliance (WiGig Alliance) viennent en effet d’annoncer qu’elles allaient travailler ensemble ces prochains afin de  développer un nouveau standard pour la technologie sans fil Wi-Fi et mettre en place un processus de certification dédié à cette spécification.

Baptisé WiGig, ce futur standard, en fonctionnant sur la bande de fréquence de  60 GHz, devrait, à termes, offrir une vitesse de transfert de données en très haut débit, de l’ordre de 7 Gbits/seconde, soit 10 fois plus rapidement que la norme Wi-Fi 802.11n.

Ce futur nouveau standard permettra notamment à plusieurs internautes d’utiliser simultanément la même connexion sans fil, sans aucun ralentissement de débit, mais aussi de transférer beaucoup plus rapidement des fichiers volumineux, comme des films en haute définition.

Comptant parmi ses membre des acteurs comme Broadcom, Cisco, Dell, Intel, LG, Microsoft, Nokia, Panasonic ou Samsung, la Wireless Gigabit Alliance précise dans un communiqué que la technologie WiGig ne vise pas à remplacer dans l’immédiat les actuelles normes Wi-Fi.

En effet, le WiGig sera compatible avec les bandes de fréquences de 2,4 à 5 GHz utilisées par les actuels standards Wi-Fi. Un argument qui vise à convaincre les fabricants et les industriels, pour les inciter à adopter cette technologie au sein des appareils qu’ils fabriquent et commercialisent.

Pour le moment, la Wi-Fi Alliance et la Wireless Gigabit Alliance estiment que les premiers appareils compatibles WiGig ne devraient pas arriver sur le marché avant deux ans.

Rappelons que, de son côté Intel, qui est membre de la Wireless Gigabit Alliance, a récemment mis au point sa technologie Light Peak, qui permet de transférer très rapidement (10 Gbits/seconde) des données en remplaçant les connexions filaires par un simple câble intégrant de la fibre optique.

 

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Cohabiter avec les ondes à Paris

Un jury a remis à la Mairie de Paris 10 recommandations concernant la bonne utilisation des ondes électromagnétiques dans la capitale.

Un panel d’un vingtaine de personnes, recrutées par un institut de sondage, et ayant reçu une formation sur les ondes électromagnétiques a rendu public hier ses recommandations sur l’installation des bornes électromagnétiques et leur utilisation. Elles ont pour but d’éclairer, voire d’orienter les choix politiques de la ville de Paris en la matière afin qu’elle devienne une « ville numérique exemplaire ».

Ce qui est préconisé

Elles demandent plus particulièrement de privilégier l’utilisation filaire au lieu du WiFi dans tous les bâtiments publics (administrations, bibliothèques, écoles, hôpitaux…). Lorsque l’utilisation filaire ‘est pas possible comme dans les jardins publics, elle souhaite éloigner la source au maximum des enfants.

Elle souhaite abaisser le seuil d’onde sur l’ensemble de la ville à 0,6 v/m contre une fourchette actuelle allant de 0 à 2,6 v/m.

L’implantation des antennes émettrices ne doit pas se faire à proximité des établissements scolaires. Ce jury populaire est aussi favorable à la prévention auprès des écoliers sur un bon usage citoyen du téléphone portable.

Ils préconisent aussi la création d’une entité de contrôle et de suivi, d’information et de communication par la Ville de Paris (création d’un portail Internet, transparence sur les implantations ou projets d’implantations d’antennes…).

La mairie de Paris s’est déclarée disposée à prendre en compte l’avis des citoyens pour redéfinir une nouvelle charte sur la téléphonie et l’émission des ondes électromagnétiques.

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Le livre noir du portable

Le livre noir du portable

Invité de Laurent Ruquier, dans son émission « On a tout essayé », Richard Forget, avocat au Barreau de Paris, défenseur du lanceur d’alerte Etienne Cendrier fait le point sur les dangers de l’utilisation du téléphone portable.

 

 

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Loi Grenelle 2 – Article 72 relatif à la téléphonie mobile

Loi Grenelle 2 – Article 72 relatif à la téléphonie mobile : Les députés aux abonnés absents !

PRIARTEM-copie-1.jpg 10 mai 2010 – par Priartem et Agir pour l’Environnement

La loi d’engagement national pour l’environnement doit être votée demain, mardi 11 mai 2010. L’article 72 de cette loi qui traite de la téléphonie a été examiné, dans la précipitation, tard dans la soirée vendredi. Le texte, issu de ce débat bâclé, imposé par la procédure d’urgence voulue par le Gouvernement – laquelle veut que soit fixé un temps de parole global extrêmement restreint à chaque groupe parlementaire sur l’ensemble du texte proposé – ne contient aucune des mesures nécessaires à la protection des populations exposées aux champs électromagnétiques de la téléphonie mobile : rien sur les normes d’exposition, des miettes concernant la protection des enfants, rien sur le WiFi.

A quoi a donc servi le Grenelle des ondes qui s’est tenu il y a un an, à quoi servent ces multiples comités et groupes de travail qui sont chargés d’en assurer le suivi, si on ne trouve aucune trace de ces travaux dans ce qui devrait en être la traduction législative ?

A quoi sert l’inscription du principe de précaution dans notre bloc constitutionnel si, au moment où l’Agence d’expertise, missionnée par ses ministres de tutelle, Santé et Ecologie, dit que, face aux incertitudes scientifiques actuelles, il est nécessaire de réduire les expositions, le législateur ne traduit pas cette exigence dans la loi ? Plusieurs parlementaires, dont le Président du COMOP « expérimentations », François Brottes, avaient pourtant déposé des amendements en ce sens, proposant l’application, à la téléphonie mobile du principe ALARA (as low as reasonably achievable).

Comment ne pas s’étonner que des dispositions plus contraignantes qu’aujourd’hui soient imposées aux quelques centaines d’éoliennes alors même que les dizaines de milliers de relais de téléphonie mobile continuent à bénéficier des mêmes règles laxistes ? Comment pourra-t-on nous démontrer qu’une éolienne c’est à la fois plus de pollution visuelle et plus de risque, y compris de risque sanitaire, qu’une station de téléphonie mobile ? Comment nous empêcher alors de penser que, dans un cas, l’éolien, le lobby – celui du nucléaire – est favorable à toujours plus de contraintes, et que dans l’autre, le lobby – celui de la téléphonie mobile – veut toujours plus de laisser-faire.

Le vote de cette loi, demain, sera un mauvais moment pour tous les dossiers environnementaux qui avaient tant besoin d’un courage politique face aux traditionnels lobbies. Ce constat sera, hélas vrai également pour le dossier de la téléphonie mobile.

Janine Le Calvez – Stéphen Kherchove


Compte-rendu du débat à l’Assemblée Nationale sur l’article 72

Article 72

Mme la présidente. Sur l’article 72, plusieurs orateurs sont inscrits.

La parole est à M. Yanick Paternott.

M. Yanick Paternotte. Dans cet article, les alinéas 19 et 20 traitent de la modification de l’article L. 511-5 du code de l’éducation qui a trait à l’utilisation par un élève d’un téléphone mobile dans les écoles maternelles, les écoles élémentaires et les collèges.

Autant, bien entendu, tout le monde peut comprendre que l’usage du portable n’est pas souhaitable pendant les cours, que ce soit en collège, en primaire, voire en maternelle, ce qui est tout de même plus rare, autant il ne nous semble ni logique ni raisonnable d’envisager de l’interdire dans les cours d’écoles. En effet, le taux d’équipement des mobiles chez les adolescents est très élevé, puisqu’il dépasse 70 %, d’après les statistiques en notre possession. De plus, c’est souvent pour les parents un moyen de prévention, d’alerte, d’information en cas de cours supprimés, que ce soit par voie d’appels ou par voie de SMS, lesquels n’étant, pour le moins, pas très gênants dans une cour d’école.

Il me semble que si ce qui est ici proposé renforce les réglementations existant aujourd’hui dans les collèges, cela s’avère bien excessif. À cet égard, je pense, comme un certain nombre de collègues, que l’amendement de Guy Geoffroy est bien raisonnable. Il tend à interdire l’usage du téléphone mobile pendant les cours, comme le prévoient déjà de nombreux règlements, mais il l’autorise dans les cours d’école et au moment des repos.

Telles sont les observations que je souhaitais formuler sur cet article.

Mme la présidente. La parole est à M. Jean-Yves Le Déaut.

M. Jean-Yves Le Déaut. Madame la présidente, vous avez remarqué que de nombreux collègues sont peu intervenus sur leurs amendements, se contentant de dire qu’ils étaient défendus. Nous avons examiné environ les deux tiers du texte et le groupe SRC ne bénéficie plus que de trente minutes environ pour s’exprimer, ce qui est tout de même très peu. Il est regrettable que nous ne dispositions pas de suffisamment de temps pour intervenir sur des sujets tels que les nanotechnologies, les nanoparticules et les plans de prévention des risques qui vont bientôt être examinés.

Cela étant, je veux préciser deux points, s’agissant de cet article 72.

Il est évident que nous ne pourrons traiter des risques d’exposition aux ondes électromagnétiques ou aux émissions radioélectriques que si nous avons une bonne connaissance de ces questions. J’avais rédigé un amendement traitant de l’importance d’étudier le sujet de l’électrosensibilité. En effet, certains considèrent que, chez certaines personnes, l’électrosensibilité est réelle, d’autres le dénient. Donc, nous devons pouvoir le vérifier.

M. Bertrand Pancher, rapporteur. C’est le cas !

M. Jean-Yves Le Déaut. J’avais demandé que les établissements publics de recherche mettent en œuvre des programmes de recherche sur l’électrosensibilité. Or cet amendement a été refusé au titre de l’article 40. En revanche, l’amendement suivant relatif aux programmes de recherche sur les risques sur la santé des substances à l’état nanoparticulaire mis en œuvre par les établissements de publics de recherche, c’est-à-dire le même amendement, mais dans l’autre sens, a été accepté par la commission des finances !

J’insiste sur ce point : ce n’est pas que les sujets n’ont pas été bien précisés, mais il manque globalement, dans ce texte, la dimension recherche. Or je ne sais pas à quoi cela est dû. Nous l’avions déjà souligné, lors de l’examen du Grenelle 1, comme M. le président de la commission des affaires économiques.

J’ai d’ailleurs participé, sur proposition de M. le ministre, au comité opérationnel « Recherche ». Nous avons un certain nombre de propositions que nous ne retrouvons pas suffisamment aujourd’hui, à mon sens, dans ce texte. Il n’y aura peut-être pas de Grenelle 3. Il est toutefois évident – et je m’exprimerai plus tard sur les nanoparticules – que c’est à partir des recherches menées par des laboratoires que l’on pourra effectivement prendre un certain nombre de décisions, et non en s’appuyant à l’aveugle sur le seul principe de précaution.

Mme la présidente. Je vous rappelle, monsieur Le Déaut, s’agissant de la forme, que, comme vous le savez, notre majorité a voulu que la commission des finances soit présidée par un membre de l’opposition !

La parole est à M. Philippe Tourtelier.

M. Philippe Tourtelier. Je m’inquiète également du peu de temps dont nous disposons. En effet, je ne pourrai pas intervenir sur des sujets extrêmement importants.

M. Bertrand Pancher, rapporteur. Il y a les cigales et les fourmis !

M. Christian Jacob, président de la commission du développement durable. Il fallait calmer M. Peiro !

M. Philippe Tourtelier. Par exemple, s’agissant de la responsabilité sociale des entreprises – je l’indique à son auteur – l’amendement qui a été déposé est d’une tiédeur remarquable et ce n’est pas avec une telle disposition que l’on progressera, alors que ce sujet est essentiel si l’on veut qu’il y ait un changement de société.

L’étiquetage environnemental carbone a fait l’objet de suffisamment d’expérimentations. Il faudrait mener des expériences sur la deuxième partie. Je crois qu’on a jeté le bébé avec l’eau du bain !

Concernant les nanotechnologies, le Grenelle 1, en son article 40, précise, à propos de tous ces sujets, que : « L’État allouera des aides budgétaires supplémentaires pour soutenir les actions décrites aux articles 32 à 39 du présent titre, y compris pour le financement de la résorption des points noirs du bruit. »

Mes collègues Jean-Paul Chanteguet et François Brottes ont déjà posé la question : depuis la décision du Premier ministre de geler les crédits, que deviennent ces belles déclarations du Grenelle 1 ?

Mme la présidente. Nous en venons aux amendements à l’article 72.

Je suis d’abord saisie de trois amendements, nos 1269 rectifié, 1329 rectifié et 1186, pouvant être soumis à une discussion commune.

La parole est à M. François Brottes, pour soutenir l’amendement n° 1269 rectifié.

M. François Brottes. Comme vient de l’évoquer Jean-Yves Le Déaut, l’exposition aux ondes électromagnétiques est un sujet qui fait débat depuis très longtemps. Je suis quelque peu impliqué dans un COMOP qui se préoccupe de ces questions et qui va mener des expérimentations dans un certain nombre de nos villes.

Un rapport récent de l’AFSSET préconise, dans ses conclusions, la sobriété.

Il faut tout faire – et ce principe peut être partagé par tous, ici – pour limiter l’exposition aux ondes électromagnétique en tous lieux. La sobriété s’impose au nom du principe de précaution. Il ne s’agit pas de stigmatiser qui que ce soit, mais chaque fois que l’on peut faire aussi bien en qualité de service proposé avec un minimum d’exposition aux ondes, il faut le faire. Cet amendement ne propose pas autre chose.

Mme la présidente. La parole est à M. Yves Cochet, pour défendre l’amendement n° 1329 rectifié.

M. Yves Cochet. Cet amendement a été défendu par M. Brottes.

Mme la présidente. La parole est à M. André Chassaigne, pour défendre l’amendement n° 1186.

M. André Chassaigne. Il est défendu.

Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission du développement durable sur ces trois amendements ?

M. Bertrand Pancher, rapporteur. Défavorable. Cet article comporte de nombreuses avancées, s’agissant de la réglementation. Le principe ALARA supposerait qu’il existe des solutions de substitutions, ce qui semble techniquement inatteignable dans l’état actuel des connaissances. Il en a été largement débattu en commission.

Mme la présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ?

Mme Chantal Jouanno, secrétaire d’État. La référence au principe ALARA vise plutôt les rayonnements ionisants pour lesquels un risque avéré est connu. Il en va différemment, s’agissant des champs électromagnétiques, comme l’ont rappelé les rapports de l’AFSSET. Donc, la référence au principe ALARA n’est pas adaptée ici.

Nous sommes parfaitement d’accord – et c’est ce que nous expérimentons avec vous dans le cadre du comité opérationnel – sur la nécessité de disposer de la meilleure technologie disponible pour limiter la puissance de ces champs au niveau le plus bas possible. Je ne suis toutefois pas très favorable à ce que ce principe soit inscrit dans la loi.

Mme la présidente. La parole est à M. Alain Gest.

M. Alain Gest. J’ai été chargé, voici quelques mois, par l’Office parlementaire, de rédiger un rapport sur la dangerosité supposée pour la santé des téléphones portables et des antennes. Je souhaite que nous puissions traiter ce problème avec le maximum de recul et de sérénité, ce qui n’a, de mon point de vue, pas toujours été le cas lors de campagnes médiatiques qui relaient beaucoup les propos de ceux dont le talent oratoire n’est peut-être pas à la hauteur de leurs capacités techniques.

Le rapport de l’Office parlementaire reprend d’ailleurs celui de l’AFSSET, cité par notre collègue François Brottes, rapport qui, en dehors du communiqué publié par le directeur de l’AFSSET, laisse très nettement apparaître qu’il n’existe pas, à ce jour, de risque avéré, lié à l’utilisation du téléphone portable et encore moins à la proximité des antennes de téléphone, corroborant en cela des centaines de rapports publiés dans le monde entier. Mon propre rapport vise à démontrer la même chose.

Ajoutez que nous sommes le pays où il y a le plus de transparence et, cependant, le plus d’inquiétudes et de débats. À chaque fois que nous avons pris des mesures visant par exemple à diminuer les niveaux d’exposition, nous n’avons pas du tout rassuré la population ; nous avons au contraire mis dans la tête des gens qu’il y avait peut-être un risque.

Je vois au moins cinq raisons de ne pas le retenir l’amendement de M. Brottes.

La première, c’est que nous serons une singularité mondiale. Aucun autre pays ne considère qu’il y a un risque sanitaire et ne recommande d’appliquer le principe ALARA, c’est-à-dire, en français, le niveau le plus faible qu’il est raisonnablement possible d’atteindre.

Deuxième raison, nous ne sommes pas dans des cas de risque avéré. On risquerait donc, Mme la secrétaire d’État l’a souligné elle-même en commission, de créer la confusion.

Troisième raison, cela n’a pas été un élément de consensus lors des débats sur ce sujet. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle cela n’a pas été non plus demandé par le COMOP.

Quatrième raison, je vous souhaite du plaisir pour interpréter devant la justice ce que doit être un niveau le plus faible qu’il est raisonnablement possible d’atteindre. Nous irions vers de très nombreuses procédures et des situations inextricables.

Cinquième raison, retenir une telle mesure risquerait de nous faire dire adieu au quatrième réseau 3G, de poser énormément de problèmes pour les émetteurs de TNT – je suppose que tous les députés sont totalement indifférents à ce problème ! – et de nous faire dire adieu aussi à la 4G.

Cela dit, je suis très surpris, monsieur Brottes, que vous ayez présenté cet amendement, parce qu’il n’est pas dans vos habitudes de manquer de rigueur intellectuelle. Vous présidez un COMOP qui est justement destiné à analyser les possibilités. On réalise d’ailleurs des tests dans des villes volontaires, pour voir s’il est utile de baisser le niveau d’exposition. Vous présupposez ainsi que les travaux de votre COMOP ne seront pas très utiles. Préjuger les résultats de votre travail me paraît une mauvaise chose.

Pour toutes ces raisons, je suis résolument opposé à cet amendement, ce qui ne signifie pas, madame la secrétaire d’État, que je n’aurais pas aimé, comme M. Le Déaut, trouver la possibilité de financer des études complémentaires. Il a parlé d’un sujet qui mérite intérêt ; il en est d’autres comme les conséquences sur les femmes enceintes ou les jeunes enfants.

Je n’ai d’ailleurs pas retrouvé l’un de mes amendements sur la feuille jaune, j’ai certainement été victime moi aussi de l’article 40 ! Il tendait à permettre de prélever 0,25 centime d’euro sur chaque téléphone vendu. Il y en a eu 25 millions l’année dernière : calculez ce que cela permettrait de donner pour la recherche française.

Mme la présidente. La parole est à M. François Brottes.

M. François Brottes. Je vous remercie, monsieur Gest, de vos leçons.

M. Alain Gest. Non !

M. François Brottes. Vous avez fait un rapport qui a peut-être plus d’intérêt que celui de l’AFSSET. Dont acte. Ce rapport a le mérite d’exister, je vous en sais gré.

M. Alain Gest. Quand on est trop gentil avec M. Brottes, il dit n’importe quoi !

M. François Brottes. Ce qui me gêne justement, c’est que vous ayez dit n’importe quoi.

M. Michel Herbillon. De telles amabilités à cette heure-ci de la nuit, franchement !

M. François Brottes. Je pense que vous n’avez pas lu l’amendement que j’ai proposé.

M. Alain Gest. Bien sûr que si, je l’ai sous les yeux !

M. François Brottes. J’indique bien qu’il est souhaitable de trouver le meilleur compromis possible entre un minimum d’exposition aux ondes électromagnétiques et la garantie d’un service de qualité. Il ne s’agit pas de baisser l’exposition dans l’absolu sans avoir de service en retour. Nous cherchons un compromis entre un service de qualité, y compris pour la 4G et la TNT, et une sobriété d’émission – parce qu’il le faut, ce sur quoi tout le monde est d’accord.

Je n’ai donc aucun problème pour lier ces deux notions, y compris dans le cadre des objectifs sur lesquels nous travaillons au sein du COMOP que j’ai l’honneur de présider, puisqu’il s’agit bien de voir quel est le meilleur compromis possible. C’est la raison pour laquelle, monsieur Gest, je vous fais le procès de ne pas avoir lu totalement l’amendement, qui n’est pas exactement le même que celui qui suit. Si cela vous a échappé, je voulais vous le signaler.

(Les amendements n°s 1269 rectifié, 1329 rectifié, 1186, successivement mis aux voix, ne sont pas adoptés.)

Mme la présidente. La parole est à M. André Chassaignepour soutenir l’amendement n° 1187.

M. André Chassaigne. Il est défendu.

(L’amendement n° 1187, repoussé par la commission et le Gouvernement, n’est pas adopté.)

Mme la présidente. Je suis saisie de deux amendements identiques, nos 1188 et 1330.

La parole est à M. André Chassaigne, pour défendre l’amendement n° 1188.

M. André Chassaigne. Il est défendu.

Mme la présidente. La parole est à M. Yves Cochet, pour défendre l’amendement n° 1330.

M. Yves Cochet. Défendu également.

(Les amendements identiques nos 1188 et 1330, repoussés par la commission et le Gouvernement, ne sont pas adoptés.)

Mme la présidente. Je suis saisie de trois amendements identiques, nos 1239, 1353 et 1321.

La parole est à Mme Chantal Berthelot, pour défendre l’amendement n° 1239.

Mme Chantal Berthelot. Il est défendu.

Mme la présidente. La parole est à M. le rapporteur pour soutenir l’amendement n° 1353.

M. Bertrand Pancher, rapporteur. Il est défendu.

Mme la présidente. La parole est à M. Christophe Bouillon, pour défendre l’amendement n° 1321.

M. Christophe Bouillon. Il est défendu.

Mme la présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ?

Mme Chantal Jouanno, secrétaire d’État. C’est un sujet complexe. Après l’avis rendu par l’AFSSET sur la THT, nous avons demandé au CGEDD de faire une étude pour voir ce qu’impliquerait l’adoption d’une telle disposition. On voit assez bien ce qui est possible pour les nouvelles constructions, et encore ! Ainsi, une antenne succursale de Necker qui est en train de se construire serait directement touchée par ce type de dispositions. Cependant que fait-on pour l’existant, que fait-on s’il y a des contestations juridiques ?

Mme la présidente. La parole est à M. le rapporteur.

M. Bertrand Pancher, rapporteur. C’était un amendement d’appel, je le retire.

(L’amendement n° 1353 est retiré.)

(Les amendements identiques nos 1239 et 1321 ne sont pas adoptés.)

Mme la présidente. La parole est à M. Yves Cochet pour soutenir l’amendement n° 1328.

M. Yves Cochet. L’amendement est défendu.

(L’amendement n° 1328, repoussé par la commission et le Gouvernement, n’est pas adopté.)

Mme la présidente. Je suis saisie de deux amendements identiques, nos 1189 et 1331.

La parole est à M. André Chassaigne, pour défendre l’amendement n° 1189.

M. André Chassaigne. Il est défendu.

Mme la présidente. La parole est à M. Yves Cochet, pour soutenir l’amendement n° 1331.

M. Yves Cochet. Défendu également.

(Les amendements identiques nos 1189 et 1331, repoussés par la commission et le Gouvernement, ne sont pas adoptés.)

M. le président. La parole est à M. Guy Geoffroy pour défendre l’amendement n° 1208.

M. Guy Geoffroy. M. Paternotte a évoqué la question dans son intervention sur l’article. Je m’efforcerai donc d’être assez bref.

Je salue la volonté de Mme Jouanno d’évoquer le problème et d’inscrire dans la loi une interdiction importante à de nombreux égards, pour le principe de précaution bien évidemment, mais également pour le fonctionnement à proprement parler des espaces d’enseignement.

L’amendement que je présente vise tout simplement à rendre possible l’application de l’alinéa 20 de l’article 72.

Tout indique que l’usage des téléphones portables à l’intérieur des salles de cours pendant les activités d’enseignement doit être prohibé. Nous ferons ainsi œuvre utile pour les enseignants, la qualité de leur travail, de l’écoute et de l’attention au sein de la classe. Les parents y adhéreront, eux qui sont sensibles au fait que ce qui se passe en classe soit tourné exclusivement vers l’enseignement et non pas vers d’autres activités. Si je me permets de dire cela, c’est que les quelque trente-cinq années que j’ai passées au sein de l’éducation nationale, dont vingt en qualité de chef d’établissement, m’ont amené à comprendre que l’on devait avoir des principes mais, en même temps, connaître les limites de leur application.

Par contre, pour tous les moments qui sont en dehors du temps d’enseignement à proprement parler et qui, sur l’ensemble d’une journée de présence à l’école ou au collège d’un enfant, sont finalement beaucoup moins longs, une telle mesure serait tellement difficile à faire appliquer par les responsables d’établissement et tous leurs collaborateurs qu’elle serait caduque de fait, y compris au sein des classes pendant les heures d’enseignement.

C’est la raison pour laquelle, tout en comprenant que cet amendement peut sembler remettre en cause le principe, par lui-même excellent, j’espère malgré tout qu’il sera adopté, tout simplement parce qu’il faut être efficace. Ce qui est possible dans un établissement scolaire, c’est de contrôler ce qui se passe dans la salle de classe. En dehors, ça ne l’est pas. Ne brouillons donc pas le message en polluant ce qui est possible par ce qui ne l’est pas. (« Très bien ! » sur plusieurs bancs du groupe UMP.)

Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission du développement durable ?

M. Bertrand Pancher, rapporteur. La commission a donné un avis défavorable à cet amendement. Je comprends l’argument de M. Geoffroy, et la question se pose réellement, mais je ne fais que rappeler la position de la commission.

Mme la présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ?

Mme Chantal Jouanno, secrétaire d’État. Ces dispositions ont été proposées pour tenir compte des résultats de l’étude de l’AFSSET sur l’impact des ondes, qui montre très clairement qu’il n’y a pas d’impact lié aux antennes relais, en tout cas pas d’impact connu. Par contre un certain nombre d’études jugées sérieuses avaient identifié un impact et recommandaient donc des mesures de précaution à l’égard des enfants, sachant que, médicalement, on tient compte du développement de la boîte crânienne, et que cela concerne les enfants jusqu’à quatorze-seize ans.

Les dispositions interdisant l’usage du téléphone portable au sein de l’enceinte scolaire étaient à l’origine strictement limitées aux écoles, et c’est le Sénat qui les a étendues aux collèges parce que, médicalement, cela touche les enfants un peu plus âgés.

Je ne souhaite donc pas que l’on retire ces dispositions qui concernent non pas simplement la bonne tenue des cours mais aussi les impacts sanitaires des téléphones portables, sur lesquels nous avons eu plusieurs signaux d’alerte. Je comprends bien que l’on fasse une distinction entre l’école et le collège puisque, au collège, cela devient plus compliqué, mais telle est l’origine de ces dispositions. Je suis donc défavorable à cet amendement.

Mme la présidente. La parole est à M. le président de la commission du développement durable.

M. Christian Jacob, président de la commission du développement durable. Je suis sensible à l’intervention de Guy Geoffroy comme je l’ai été à celle d’Alain Gest tout à l’heure, qui s’appuie sur des études, la sienne et celle de l’AFSSET, et qui souhaite adopter des mesures applicables.

Pour les heures d’enseignement, il ne doit pas y avoir débat. Par contre, interdire l’usage du téléphone en dehors des heures d’enseignement serait clairement inapplicable. Nous devons voter des textes applicables, c’est à l’honneur du travail de l’Assemblée, et l’on voit bien l’utilité qu’il peut y avoir à utiliser un téléphone en dehors des périodes de cours. Voilà pourquoi, à titre personnel, je soutiens cet amendement.

M. Pierre Cardo. Si l’on doit supprimer tous les textes difficiles à appliquer, cela va faire beaucoup !

Mme la présidente. La parole est à M. André Chassaigne.

M. André Chassaigne. En tant que collègue du proviseur Geoffroy, je partage son analyse mais j’aurais préféré que l’utilisation d’un téléphone soit interdite non seulement durant toute activité d’enseignement mais aussi dans les lieux prévus au règlement intérieur, car chaque établissement scolaire est spécifique.

Dans certains établissements ruraux, par exemple, le téléphone portable peut être interdit partout, cela ne posera pas de problèmes particuliers. Si des lieux doivent éventuellement être retenus, c’est après la discussion avec les parents, pour le règlement intérieur ou émanation du conseil d’administration sur proposition du chef d’établissement et du conseil pédagogique, qu’il appartient d’en décider. C’est une formule adaptée aux différents types d’établissement, qui peut permettre d’interdire uniquement pendant l’activité d’enseignement mais aussi, dans certains cas, au-delà.

M. Guy Geoffroy. Très bien !

M. André Chassaigne. En donnant du pouvoir au conseil d’administration, nous permettrions une meilleure adaptation à chaque établissement et à chaque condition.

M. Guy Geoffroy. Je suis d’accord !

Mme la présidente. Monsieur Chassaigne, vous proposez donc un sous-amendement, à moins que M. Geoffroy ne rectifie son amendement.

M. André Chassaigne. Cela n’a pas d’importance. Il s’agit, d’une manière ou d’une autre, d’ajouter après les mots « durant toute activité d’enseignement » les mots « et dans les lieux prévus par le règlement intérieur ».

M. Pierre Cardo. Pourquoi la loi devrait-elle donner raison au règlement intérieur ?

Mme la présidente. La parole est à M. Christian Eckert.

M. Christian Eckert. Notre collègue André Chassaigne a un peu devancé mon intervention. Je souhaite appuyer ses propos.

La formulation de notre collègue M. Geoffroy est inopérante, car je connais peu d’enseignants qui autorisent l’usage du téléphone portable pendant les temps d’enseignement, ou alors ce sont des collègues peu rigoureux. Sa formulation reviendrait donc quasiment à la suppression de la disposition. C’est en tout cas ce que je pense en fonction de ma propre expérience en collège et en lycée. La suggestion de M. Chassaigne va bien davantage dans le sens recherché.

Mme la présidente. La parole est à M. Yanick Paternotte.

M. Yanick Paternotte. Je ne partage pas le même point de vue.

Comme je l’avais indiqué en intervenant sur l’article, il s’agit de bon sens. Guy Geoffroy incarne à lui seul le bon sens en mouvement. (Rires sur les bancs des groupes UMP et NC.) En revanche, sous-amender en ajoutant « partout où l’indique le règlement » revient, dans mon esprit, à supprimer l’alinéa 20.

M. André Chassaigne et M. Guy Geoffroy. Non !

M. Yanick Paternotte. Si vous écrivez que c’est le règlement qui s’applique ; il n’est nul besoin de la loi.

M. André Chassaigne. Ce n’est pas ce que j’ai dit !

M. Yanick Paternotte. Non, mais c’est ce que je dis, moi. Je serais plutôt enclin à voter l’amendement de Guy Geoffroy tel quel. Si vous estimez vraiment qu’il faut revenir au règlement intérieur, supprimez l’alinéa 20.

Mme la présidente. La parole est à M. François Brottes.

M. François Brottes. Je pense que les sénateurs n’ont pas fait œuvre très intelligible. Il y a plusieurs sujets. L’exposition aux ondes, dont nous avons parlé, n’en fait pas partie. Le téléphone est aujourd’hui multi-usages : SMS, e-mails, voix…

M. Pierre Cardo. Antisèches !

M. François Brottes. Sur la question purement sanitaire, tout le monde reconnaît – même Alain Gest sera d’accord – que les enfants, en téléphonant longtemps, prennent un risque en termes de santé.

M. Alain Gest. Prennent peut-être un risque !

M. François Brottes. Il leur est donc vivement conseillé d’utiliser une oreillette, je pense même qu’il faudrait aller jusqu’à l’imposer, parce que c’est une précaution utile.

Or le texte du Sénat ne traite pas du tout de cela. On ne sait pas s’il y est question de discipline, de comportement ou de santé. Il se borne à interdire, mais est-ce parce que le téléphone portable empêche d’étudier intelligemment ou parce qu’il pose un problème de santé ? Dans tous les cas, nous sommes en train d’amender une disposition qui aborde mal le problème, lequel devrait être posé dans les différents termes que je viens d’évoquer. Vous pouvez donc toujours amender et sous-amender, je ne suis pas sûr que cela ait un gros impact sur l’intérêt des enfants.

Mme la présidente. La parole est à M. André Chassaigne.

M. André Chassaigne. Ce qui est gênant avec l’amendement de notre collègue Guy Geoffroy, c’est qu’il aura un effet contraire dans certains établissements. Ne croyez pas que l’ensemble du territoire français soit à l’image des établissements de la région Île-de-France. Il y a encore ,dans notre pays, des établissements dont le règlement intérieur interdit le téléphone.

Si vous écrivez simplement « durant toute activité d’enseignement », dans les établissements où le téléphone est interdit, les demandes d’autorisation se multiplieront, et c’est bien l’effet contraire qui se produira. Si nous voulons ouvrir les vannes, adoptons l’amendement sans rectification, mais si nous voulons être raisonnables, faisons confiance aux règlements intérieurs, comme je le propose.

Mme la présidente. La parole est à M. Guy Geoffroy.

M. Guy Geoffroy. Ayant entendu les uns et les autres, j’indique que je suis favorable à la proposition de M. Chassaigne.

Mme la présidente. La parole est à M. Pierre Cardo.

M. Pierre Cardo. Je ne vois pas pourquoi nous aurions besoin, en tant que législateurs, de nous mêler de règlements intérieurs. Un règlement intérieur est fait pour être appliqué, et c’est l’établissement qui en décide. Nous ne sommes pas là pour lui donner du poids. Ce débat sur le rôle du législateur dure depuis des décennies. Il n’est nul besoin de préciser dans la loi que le règlement intérieur doit être appliqué.

Mme la présidente. Mes chers collègues, je vais mettre aux voix l’amendement n° 1208 rectifié ainsi rédigé : « À l’alinéa 20, après le mot : « utilisation », insérer les mots : « durant toute activité d’enseignement et dans les lieux prévus par le règlement intérieur ».

(L’amendement n° 1208, ainsi rectifié, est adopté.)

Mme la présidente. La parole est à M. André Chassaigne, pour soutenir l’amendement n° 1190.

M. André Chassaigne. Il est défendu.

(L’amendement n° 1190, accepté par la commission et le Gouvernement, est adopté.)

(L’article 72, amendé, est adopté.)

Après l’article 72

Mme la présidente. Je suis saisi de deux amendements identiques, nos 1237 et 1322.

La parole est à Mme Chantal Berthelot, pour soutenir l’amendement n° 1237.

Mme Chantal Berthelot. Il est défendu.

Mme la présidente. La parole est à M. Christophe Bouillon, pour soutenir l’amendement n° 1322.

M. Christophe Bouillon. Cet amendement, fondé sur le principe de précaution, vise à prendre en considération les recommandations du rapport de l’AFSSET du 29 mars 2010.

(Les amendements identiques nos 1237 et 1322, repoussés par la commission et le Gouvernement, ne sont pas adoptés.)

Mme la présidente. Je suis saisi de trois amendements identiques, nos 1238 rectifié, 1323 rectifié et 1356.

Mme la présidente. La parole est à Mme Chantal Berthelot, pour soutenir l’amendement n° 1238 rectifié.

Mme Chantal Berthelot. Il est défendu.

Mme la présidente. La parole est à M. Christophe Bouillon, pour défendre l’amendement n° 1323 rectifié.

M. Christophe Bouillon. Il est défendu.

Mme la présidente. La parole est à M. le rapporteur de la commission du développement durable, pour soutenir l’amendement n° 1356.

M. Bertrand Pancher, rapporteur. Défendu.

(Les amendements identiques nos 1238 rectifié, 1323 rectifié et 1356, repoussés par le Gouvernement, ne sont pas adoptés.)

Mme la présidente. La parole est à M. Alain Gest, pour soutenir l’amendement n° 47.

M. Alain Gest. Compte tenu du fait que la dangerosité des antennes de téléphone portable n’est absolument pas avérée, mais que la question suscite beaucoup d’interrogations dans notre pays – plus, d’ailleurs, que le téléphone portable lui-même, alors que, s’il devait y avoir un problème dans ce domaine, ce serait bien plutôt le téléphone que les antennes qui en serait la cause –, il me semble qu’il faut être on ne peut plus clair sur les méthodes d’installation d’antennes. C’est pourquoi je préconise la délivrance d’un permis de construire pour leur installation.

Cela aurait trois avantages : l’opérateur saurait exactement ce qu’il doit faire pour installer une antenne ; les habitants auraient à leur disposition l’information afférente au dépôt d’un permis de construire ; enfin, la transparence en sortirait renforcée, ce qui serait de nature – on peut l’espérer – à tranquilliser un peu nos concitoyens.

Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission du développement durable ?

M. Bertrand Pancher, rapporteur. Cet article reprend tous les engagements du Grenelle de l’environnement en matière d’information sur les antennes de téléphonie mobile. La solution proposée par votre amendement, cher collègue, ne règle rien, sauf à considérer que les maires disposeraient de critères pertinents, notamment sanitaires, pour accorder ou refuser un permis de construire. La commission a considéré que ce n’était pas rendre un service aux maires que de leur faire arbitrer les installations d’antennes. L’avis est donc défavorable.

(L’amendement n° 47, repoussé par le Gouvernement, n’est pas adopté.)

Mme la présidente. La parole est à M. Yves Vandewalle, pour soutenir l’amendement n° 1429 rectifié.

M. Yves Vandewalle. Il s’agit d’inscrire dans la loi certaines préconisations de l’AFSSET concernant notamment l’information du public sur l’exposition aux radiofréquences.

Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission du développement durable ?

M. Bertrand Pancher, rapporteur. Cet amendement, que j’avais moi-même déposé, est satisfait par l’article 72 bis.

M. Yves Vandewalle. Je le retire.

(L’amendement n° 1429 rectifié est retiré.)

Mme la présidente. La parole est à M. Yves Vandewalle, pour soutenir l’amendement n° 1428.

M. Yves Vandewalle. Dans le même esprit, il s’agit d’améliorer l’information des maires. Lors de contentieux locaux sur les antennes relais, les maires sont souvent exposés en première ligne. Il paraît donc nécessaire qu’ils disposent de l’information pertinente pour répondre aux attentes de la population.

Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission ?

M. Bertrand Pancher, rapporteur. Un site Internet sera mis à la disposition des maires – s’il ne l’est pas déjà –, car l’objectif de cet article est justement de réunir l’ensemble de ces informations. L’amendement est donc satisfait. J’en demande le retrait.

Mme la présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ?

Mme Chantal Jouanno, secrétaire d’État. Même avis.

Mme la présidente. La parole est à M. Yves Vandewalle.

M. Yves Vandewalle. Puisque, selon le rapporteur, l’amendement est satisfait, je le retire.

(L’amendement n° 1428 est retiré.)

Article 72 bis

(L’article 72 bis est adopté.)


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Trés bonne émission de nos voisins suisses  » A Bon Entendeur »

Émission  » A Bon Entendeur »

http://www.tsr.ch/emissions/abe/1367424-ondes-vous-etes-cernes.html

Le bain d’ondes

Peter Schlegel est ingénieur, diplômé de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Zürich. Depuis une dizaine d’années, son activité principale, c’est de mesurer les ondes électromagnétiques présentes dans notre environnement. Démonstration sur un toit de Genève, où Peter Schlegel détecte, grâce à un instrument de mesure, des ondes de provenance variées.

« de la téléphonie mobile, le GSM, L’UMTS, et la TNT du Salève».

Nos nombreux appareils utilisent et émettent, parfois 24 heures sur 24, des ondes de diverses formes et différentes fréquences. Premier exemple, Peter a monté son équipement au 4ème étage d’un appartement classique du centre de Genève. Son analyseur de spectre fournit une sorte de carte des ondes électromagnétiques présentes dans l’appartement, décryptée par le spécialiste : « On a ici trois émetteurs de TNT, un téléphone mobile, les GSM 900 et 1800 pour les natels, l’UMTS pour l’Internet mobile et enfin le wifi. Pour les gens électrosensibles, c’est trop. » Il y aurait donc des gens qui ne supportent pas ces ondes ?

Deuxième mesure, à la campagne cette fois. L’intensité des ondes extérieures y est beaucoup plus faible que dans l’appartement en ville, mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’ondes. Le four à micro-ondes, par exemple, lorsqu’il fonctionne, est tout à fait détectable par Peter : « il est blindé, mais il y a des fuites autorisées, que l’on détecte. » Le téléphone sans fil DECT est la source la plus persistante de la maison. Vu l’ancienneté du modèle, la base émet une onde en permanence, même lorsque le téléphone est sur sa base.

Une norme élevée ?

Troisième mesure dans un autre lieu de Suisse Romande, le jardin d’une maison de banlieue, à quelques mètres d’une antenne de téléphonie mobile : « on détecte du GSM et de l’UMTS, à environ 0,2 volt par mètre. C’est à nouveau une valeur assez élevée. » C’est exactement la même valeur que celle mesurée le matin même dans l’appartement en ville. Un trentième de la valeur limite maximale autorisée en Suisse pour une antenne de téléphonie mobile dans un lieu sensible de vie. Sujet clos ? Au contraire, c’est cette norme qui prête à discussion. Les clients habituels de Peter Schlegel sont des électrosensibles, qui connaissent des problèmes de santé, parfois assez graves, qu’ils attribuent aux émissions électromagnétiques. L’ingénieur considère qu’un trentième de la norme suisse, c’est une valeur assez élevée, parce que dans sa carrière, il a rencontré des gens qui commençaient à ressentir des symptômes à un millième de la norme.

Les électrosensibles

Elsbeth Schöneman vit à Zurich. Elle se plaint de problèmes de sommeil, de vertiges, de maux de tête et de tremblements : « Je ne peux plus marcher droit, j’ai des troubles du mouvement, et pire que tout, des tremblements qui me gênent beaucoup. Je ne peux plus vivre une vie normale. La journée ça va, je peux sortir et après deux-trois heures mon organisme se répare. Mais la nuit, je ne peux pas fuir et le matin je suis anéantie. » Aujourd’hui, ne pas supporter les radiations du quotidien rend la vie très compliquée. Peter Schlegel : « Les rayonnements augmentent d’année en année. Les personnes électrosensibles ne savent plus où habiter. Elles ne trouvent plus d’endroit où elles n’ont pas de troubles. » Un casse-tête que connaît bien Philippe Hug. Il vit aux Rochettes, aux confins du Jura vaudois, avec une antenne de téléphonie mobile à 2.5 kilomètres. Peter Schlegel confirme que les ondes sont ici très faibles. Philippe Hug : « J’ai du fuir deux fois, de Bullet à l’Auberson, puis de l’Auberson ici. A chaque fois, des antennes ont été ajoutées près de chez moi, c’était catastrophique. Je vais le moins possible à Yverdon et j’évite les villes comme Genève. Il me faut deux jours pour m’en remettre. J’ai des pertes d’appétit, je suis très fatigué, je peux avoir des palpitations ou des nausées, des troubles du sommeil… Une antenne à proximité, ce serait le peloton d’exécution, je ne saurais plus quoi faire. En Suisse, je ne connais pas de zone blanche, où il n’y a pas du tout d’émission. »

Electrosensibilité : un mal réel ?

Vera Keller a commencé à connaître ce type de problème il y a quatre ans à Bâle, en vivant près d’une antenne de téléphonie mobile. Elle dit avoir maintenant des troubles à cause des appareils Wifi de ses voisins. Elle ne peut plus vivre chez elle et explique ses symptômes à une médecin avertie, la conseillère nationale écologiste Yvonne Gilli : « J’ai remarqué que je n’arrivais plus du tout à dormir et que j’avais de la peine à me concentrer, même sur les choses les plus simples. Je suis très tendue en permanence. Je me sens comme parcourue par un courant, il y a tout qui pulse, mon visage palpite. Le plus dur, c’est que je n’arrive pas à l’arrêter, ça me met dans un état de stress permanent. » Yvonne Gilli voit arriver depuis des années dans son cabinet des patients qui se plaignent de ce type de symptômes. Elle a consulté d’anciennes études russes ou allemandes sur la question et a formé un réseau multidisciplinaire de médecins intéressés par le problème. Comment ces médecins établissent-ils un diagnostic ? « Nous faisons une anamnèse approfondie, nous interrogeons le patient sur la compréhension qu’il a de sa maladie, sur comment il a remarqué le rapport entre ses troubles et l’environnement, nous nous demandons s’il y a des facteurs de risques préexistants ou d’autres maladies. Nous ne pouvons pas diagnostiquer une électrosensibilité, parce que nous n’ avons pas ce diagnostic à disposition, mais nous pouvons dire au patient qu’il est plausible que l’électrosmog soit la cause principale de ses troubles. »

Des souffrances bien réelles
Selon une récente étude, près de 5% des Suisses pensent être sensibles aux ondes électromagnétiques, mais l’existence de ce trouble est encore sujette à grande controverse dans le monde scientifique. Martin Röösli, de l’Institut de Médecine sociale et préventive à Bâle, réalise des études sur la question depuis des années. « Certains disent que cela existe, d’autres le contraire. La majorité des scientifiques pensent qu’une grande partie des troubles dont on entend parler est due à d’autres causes que les rayonnements, mais beaucoup estiment que l’on ne peut pas exclure tout à fait cette possibilité et que l’on a besoin de meilleures recherches sur la question. Mais que les champs électromagnétiques en soient la cause ou non, les symptômes sont réels et les gens souffrent. » Au laboratoire d’électromagnétisme et d’acoustique de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, on étudie, on invente, et on met au point des appareils qui utilisent les ondes électromagnétiques. A-t-on déjà rencontré ici, dans ce temple de la technologie, un électrosensible en chair et en os ? Juan Mosig : « Nous avons rencontré une ou deux personnes sur une vingtaine d’années qui venaient nous dire qu’elles sentaient ces ondes. On ne les croyait pas, on les a testées : dans les deux cas, statistiquement, leur détection des ondes était bien supérieure à la moyenne. Je pense qu’on peut donc croire les personnes qui se disent électrosensibles. On a intérêt à détecter et traiter ces personnes. »

En zone blanche

Electrosensible, Charles Cavanaugh a quitté son travail d’analyste dans une grande banque et tente d’apprendre à vivre avec ses symptômes. Il a découvert une zone blanche en Alsace, un endroit sans Electrosmog, où il aime séjourner et dormir de temps en temps. Mais sa maison, elle, est dans une banlieue, en Argovie, loin de sa zone blanche. Il travaille donc à l’adapter à ses besoins. Sa priorité : réussir à recommencer à travailler sur un ordinateur : « Mon premier objectif, c’était de retirer tous les appareils électriques du bureau, parce que je ne me sentais pas bien en travaillant dans un immeuble de bureau normal. J’ai relégué l’électricité à l’extérieur et je me suis débarrassé du wifi. » L’ordinateur et l’imprimante sont placés sous le couvert à voiture. L’image de l’ordinateur est projetée en vidéo sur un écran collé à une fenêtre de la maison en verre spécial antiradiation. Le nouveau bureau de Charles est une pièce construite en argile. « Il n’y a pas d’équipement électrique dans mon bureau. Grâce à un clavier infrarouge, tout l’équipement est à l’extérieur. » Dans un bureau normal, il souffrait de divers symptômes : « des pertes de ma mémoire à court terme, de grandes difficultés à me concentrer au travail et cela me fatiguait. Alors j’ai développé cette approche et je me sens plutôt bien. »

Pour le logement aussi, il a dû s’adapter : « J’ai passé à peu près 3 ans à tenter de me protéger des champs électromagnétiques au bureau ou à la maison. Et je me suis aperçu que je ne me sentais pas bien avec une protection parfaite, c’est-à-dire en m’entourant de métal. » Charles a alors opté pour solution radicale : il a fait construire une yourte qu’il peut, à l’occasion, déplacer dans des zones « propres ». Et les moyens de subsistance ? « Je vis sur mes réserves. Il n’y a pas d’assurance pour cela, ce n’est pas reconnu. Je ne peux pas toucher le chômage et je ne peux pas travailler dans un bureau. C’est une sacré coupure par rapport à ma vie passée, mais j’essaie de passer par-dessus et de trouver de nouvelles opportunités pour travailler dans un environnement qui est tolérable pour moi. » Même si cette nouvelle vie n’est pas toujours évidente : « Je n’ai pas de chambre permanente où je peux vraiment me sentir chez moi. Ces temps, je dors où je peux. Il m’arrive de dormir un peu dans la pièce en argile ou dans mon minibus. Quand je vais dans un environnement propre, mes symptômes disparaissent, donc il doit bien y avoir quelque chose. »

La Suède sensible

La Suède est le premier pays à avoir reconnu l’électrosensibilité et a pris des mesures pour soulager les personnes qui en sont victimes. A Stockholm, au prestigieux institut Karolinska, où l’on choisit chaque année le Prix Nobel de Médecine, le professeur Olle Johansson s’intéresse à l’électro-hypersensibilité depuis 40 ans : « Cela a commencé déjà à la fin des années 70 et au début des années 80, les premiers cas ont été rapportés aux Etats-Unis, en Norvège et ensuite en Suède et d’autres pays. Au début, c’était surtout des problèmes de peau. Nous avons commencé à étudier des échantillons de peau de gens électro-hypersensibles, à l’époque on parlait d’ « allergies électriques » ». Leif Ockerberg travaillait à l’Institut Karolinska en 1993 lorsqu’elle a commencé à se sentir mal en face de son ordinateur. D’abord des boutons, puis des plaques rouges, des problèmes de peau de plus en plus graves. Son employeur a décidé de réagir, en profitant d’un congé-maladie : « Quand je suis revenue, mon environnement de travail avait été changé, ils avaient réduit les champs électromagnétiques dans mon bureau pour que je puisse continuer à travailler. Je n’ai plus travaillé avec un ordinateur pendant 4 ans. Mon employeur a pris en charge une partie des coûts, j’en ai pris en charge une partie moi-même en achetant quelques vieux modèles de téléphones. Le bureau de l’Assurance-maladie a aussi participé. Donc ça n’a coûté cher à personne. J’ai réduit mon exposition électrique fortement et rapidement, à la maison aussi […] J’ai commencé à guérir très vite après tout cela. Depuis, je fais très attention. »

En Suède, l’électrosensibilité a été reconnu en 1995 comme une déficience fonctionnelle, un véritable handicap, même si officiellement, on ne reconnaît pas comme prouvé le rapport entre les ondes électromagnétiques et les troubles : « La seule chose que vous ayez à faire, c’est d’aller à votre Municipalité voir un ombudsman dont le travail est de prendre soin de vos besoins comme personne handicapée et dont le seul but est que vous puissiez vivre une vie à l’égal des autres. » Mais même en Suède, le chemin peut-être très long. Bengt Hokansson considère que ses premiers symptômes ont commencé en 1989. Il a réussi à travailler en ville jusqu’en 2002, malgré ses multiples problèmes de santé qui se sont aggravés au rythme du développement des communications mobiles. Il est ensuite resté 3 ans en congé-maladie, jusqu’à ce que l’Office du chômage lui trouve une solution. Il gérait un parc de 150 ordinateurs, il est aujourd’hui aide-jardinier dans le château-musée de Tyreso, non loin de Stockholm : « C’est beaucoup mieux qu’en ville et c’est à l’extérieur. Il n’y a pratiquement pas d’ordinateur, peu d’émission. Je peux sentir leur absence, mon corps se relaxe sans radiation. » Prochaine priorité pour Bengt, finir le blindage de son appartement. La ville de Stockholm lui a payé une partie du matériel: peinture antiradiation, feuilles d’aluminium et surtout les tissus isolants spéciaux qui lui servent de rideaux et de baldaquin dans la chambre à coucher. Nécessaire, vu la sensibilité de Bengt, qui ressent les émissions de notre matériel de tournage : « Je sens le transmetteur pour le son que j’ai dans ma poche. Il provoque un picotement sur ma langue. C’est la partie de mon corps qui réagit en premier. »

Entretien avec Luc Mariot, journaliste, auteur de l’enquête


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Les portables font des miracles contre Alzheimer chez les souris

Les portables et Alzheimer

Après avoir été soupçonnés de provoquer des tumeurs au cerveau, les téléphones portables ont révélé des vertus thérapeutiques miraculeuses pour prévenir la maladie d’Alzheimer ou la faire régresser chez les souris, selon des travaux dévoilés mercredi aux Etats-Unis.

AFP

 

Un nouveau scanner détecte mieux les premiers signes d’Alzheimer

Les chercheurs ont exposé près d’une centaine de souris à des ondes électromagnétiques émises par des portables une heure ou deux quotidiennement pendant sept à huit mois pour reproduire l’utilisation des téléphones portables durant plusieurs décennies chez les humains.Une partie de ces rongeurs avaient été génétiquement modifiés pour développer l’équivalent d’Alzheimer et des problèmes de mémoire en vieillissant, tandis que les autres étaient normaux et ne montraient aucune prédisposition génétique à la maladie.

« Nous avons été surpris de constater qu’une exposition au téléphone portable commençant tôt à l’âge adulte protège la mémoire des souris qui auraient sinon développé des symptômes d’Alzheimer », explique Gary Arendash, professeur de neurologie à l’Université de Floride (sud-est des Etats-Unis), principal auteur de ces travaux parus dans le Journal of Alzheimer’s Disease. »Le plus effarant a été que les ondes magnétiques émises par les portables ont rétabli un fonctionnement normal de la mémoire des vieilles souris atteintes d’Alzheimer », souligne-t-il.

Cette étude a montré que les ondes électromagnétiques générées par les téléphones portables ont fait disparaître les dépôts de peptide bêta-amyloïde dans le cerveau des souris.Ces accumulations d’amyloïdes, cible de traitements, sont considérées par les chercheurs comme responsables de la neuro-dégénérescence et de la démence dans la maladie d’Alzheimer, car elles empêchent les transmissions normales des influx nerveux entre les cellules cérébrales.

« Puisque nous avons retenu des paramètres électromagnétiques identiques aux portables que nous utilisons et testé la mémoire des souris selon des critères pouvant être comparés aux nôtres, nous pensons que les résultats de cette recherche sont très pertinents pour les humains », souligne Gary Arendash dans un entretien avec l’AFP.Non seulement ces ondes n’ont provoqué aucun cancer chez ces souris, mais elles ont eu un effet stimulant sur leurs fonctions cérébrales, ajoute le neurologue. »Ces ondes augmentent la circulation sanguine dans le cerveau et le stimulent chez des individus normaux », assure-t-il.

Durant les séances avec les portables, ces chercheurs ont constaté une légère augmentation de la température dans le cerveau de ces souris. Ce phénomène, qui expliquerait la régression des plaques d’amyloïde, n’a été observé que chez les rongeurs souffrant d’Alzheimer, et ce après plusieurs mois d’exposition au champ électromagnétique des portables.Constatant qu’aucun nouveau traitement contre Alzheimer n’a été autorisé depuis longtemps, Gary Arendash estime que les ondes électromagnétiques « valent vraiment la peine d’être étudiées chez l’homme ».

« Si on peut déterminer la bonne fréquence électromagnétique pour empêcher efficacement l’accumulation d’amyloïde dans le cerveau, cette technologie pourrait rapidement s’appliquer au traitement d’Alzheimer chez l’homme », ajoute Chuanhai Cao, un autre co-auteur de l’étude.Pour le Dr William Thies de l’Alzheimer’s Association, « cette étude est intéressante mais très préliminaire » et « mérite davantage de recherche dans des conditions rigoureusement contrôlées avec un nombre plus grand d’animaux » pour reproduire ces résultats avant de « commencer des études sur des humains ».

Quelque 4,5 millions d’Américains souffrent d’Alzheimer, nombre qui a doublé depuis 1980, selon les Instituts nationaux de la santé (NIH)

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