Ces ondes qui font peur… Une association bannalécoise, Les Mains dans la Terre, organisait, mardi soir, une réunion publique pour dénoncer la mise en place, par le conseil général, d’un réseau Wimax dans le Finistère.
Le Wimax est une technologie sans fil, de type wifi, à haute puissance, qui diffuse dans un rayon de 50km et permet de recevoir l’internet haut débit (jusqu’à 2 mégabits) quand le réseau filaire ne le permet pas. La création de ce réseau dans le Finistère doit permettre de desservir, selon le conseil général, les zones blanches de ce département. Et des antennes ont été installées, pour ce faire, notamment à Bannalec (deux), Riec, Guilligomarc’h, Clohars, Scaër, Kernével et Rédéné. Mais depuis cette annonce, des opposants se mobilisent au sein d’un collectif baptisé Vigilance 29, qui regroupe une quinzaine d’organisations locales dont Les Mains dans la Terre.
Des arguments financiers
Cette levée de boucliers s’appuie tout d’abord sur des arguments financiers. Comme l’ont affirmé les animateurs de l’association, mardi soir, dans la salle Jean-Moulin de Bannalec, «le conseil général gaspille l’argent public». «Un contrat de 23,32M€TTC… pour l’installation des antennes», disent-ils, «a été signé avec la société Axione-ETDE (filiale de Bouygues). Or, seuls quelque 3.200 foyers sont en zone blanche dans le département… et non 10 ou 12% des Finistériens, chiffre incohérent et sans fondement annoncé par le conseil général». Ce chiffre de 3.200 est d’ailleurs un maximum, précisent-ils, puisque bien des personnes âgées n’ont pas internet. Et puis, poursuivent-ils, «c’est un système obsolète, puisque limité à deux gigabits et en pratique très peu fiable, car il ne fonctionne pas par temps de brouillard ou s’il y a forte pluie». Sans parler du fait qu’il ne faut aucun obstacle entre les pylônes et les antennes des abonnés. Le collectif Vigilance 29 fait d’autres propositions, «moins onéreuses et plus fiables»: la fibre optique, le satellite bi-directionnel ou encore le NRA-ZO, «une technique très efficace qui consiste à booster les connexions téléphoniques classiques en délocalisant le central dans un local installé à proximité des abonnés lésés».
Une spécialiste des rayonnements
Les opposants s’appuient également sur des arguments sanitaires et mardi soir, ils avaient invité une spécialiste des rayonnements électromagnétiques, Catherine Gouhier, animatrice du Criirem, un organisme indépendant qui est un peu l’équivalent du Criirad (celui qui s’occupe de la radioactivité). Et ses arguments font froid dans le dos, même s’ils méritaient, ce qui n’a pas été vraiment le cas mardi soir, d’être confrontés à quelques voix contradictoires. Catherine Gouhier fait référence notamment au rapport international Bio Initiative, publié en août2007 par des sommités scientifiques. Ce texte remet en question les normes officielles qui sont censées protéger la population. Et il énumère les risques que nous font courir les ondes électromagnétiques: «perte d’étanchéité de la barrière sang-cerveau, perturbation de production de la mélatonine, perturbation des régulations membranaires des cellules, dommages génétiques…, altération du système immunitaire…, tumeurs du cerveau…». Et cette phrase terrible d’un éminent cancérologue suédois, même si elle ne parle pas du Wimax proprement dit: «Un adolescent qui a un portable contre la tête une demi-heure ou plus par jour aura un Alzheimer à 30 ans». L’opposition au Wimax est donc argumentée; elle est peut-être excessive sur certains points, mais elle mérite au moins un débat approfondi et une confrontation des chiffres. Car l’enjeu n’est pas mince.
Jean-Jacques Baudet
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