La nocivité du mobile sera déterminée dans 30 ans, selon des scientifiques
Pour connaitre le réel impact de la téléphonie mobile et la nocivité du mobile sur la santé des individus, des chercheurs européens se sont lancés dans une vaste étude internationale. Pendant 30 ans, ils vont suivre pas moins de 250 000 utilisateurs à travers cinq pays européens pour connaitre les effets des ondes sur le corps humain.
Le téléphone portable est-il nocif pour la santé ? Pendant des années, des recherches ont été menées pour essayer d’apporter une réponse définitive à cette question. Seulement, pour chaque étude révélant un lien entre les ondes radioélectriques et l’apparition d’un cancer, il y avait au minimum une étude contradictoire qui venait affirmer le contraire. Ce conflit scientifique était en partie causé par le choix des paramètres de l’étude.
Bien souvent, l’expérimentation n’était menée que pendant quelques mois, voire quelques années. Difficile dès lors d’obtenir des réponses fiables et incontestées, d’autant qu’avec l’évolution de la technologie mobile, les anciennes conclusions ne sont peut-être plus aussi valables qu’autrefois. D’aucuns estimeront sans doute que ce qui était inoffensif auparavant est assurément devenu nocif aujourd’hui.
Comment donc obtenir des données convenables sur l’impact de la téléphonie mobile sur la santé humaine ? En lançant tout simplement une vaste étude qui pourrait s’étaler sur une période de 20 à ans. Selon la BBC, le projet COSMOS (COhort Study MObile Communications) doit suivre pas moins de 250 000 utilisateurs à travers cinq pays européens : le Danemark, la Finlande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède.
Financée par des organismes indépendants, l’étude doit fournir une réponse claire sur les doutes entourant la nocivité du mobile. Jusqu’à présent, il était difficile de constater l’impact d’un tel appareil. D’une part, parce que la technologie mobile est finalement assez récente, et d’autre part parce que les technologies ont considérablement évoluées, notamment en ce qui concerne les normes de communication (bluetooth, Wi-Fi, Edge, 3G…). Sans parler de la brièveté des études précédentes.
L’enquête va donc chercher à savoir si un lien de causalité existe entre une utilisation intensive d’un mobile et le développement d’un cancer. Toutefois, les chercheurs ont d’ores et déjà indiqué qu’ils s’intéressaient à d’autres contrariétés plus ou moins graves, comme les migraines, les acouphènes, les dépressions, les troubles du sommeil ou encore les maladies dégénératives du cerveau.
De plus, le projet COSMOS s’intéressera aux émissions générées par d’autres appareils, en particulier ceux pouvant intervenir dans l’environnement d’un nourrisson : citons les téléphones sans fil dans une maison, le Wi-Fi de la box ou encore les fameux interphones pour bébés. Les scientifiques se veulent cependant rassurants. « Nous ne pouvons pas encore exclure totalement le fait qu’un téléphone portable provoque le cancer » note le professeur Lawrie Challis. « La prépondérance de la preuve laisse entendre que ce n’est pas le cas, mais nous voulons en être certain« .
Toutefois, un doute subsiste. Si l’étude COSMOS va s’intéresser à une très longue période de temps, quid de l’utilisation passée du téléphone ? Car la téléphonie mobile existait déjà dans les années 2000. Certains possédaient même un téléphone portable dans les années 90. Dès lors, on se demande si cela ne va pas fausser d’une façon ou d’une autre le résultat de l’étude. Quoiqu’il en soit, la BBC souligne que les chercheurs souhaitent publier une première analyse dans cinq ans.
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